jeudi 30 août 2012

Point Rencontre (98;481)


Depuis mardi 28 aout, j’attends une nouvelle rencontre.
Je savoure cette attente. Non, je ne suis pas l’homme qui dort.
Je me souviens. Je pense  à ce pays sans mode d’emploi, sans carte, sans frontière, ce lieu où sans danger, les digues cèdent sous les flots puissants de l’imaginaire. Je laisse venir les images, les mots et c’est déjà tout un tourbillon dans ma tête. Toutes ces Choses vues, entendues, touchées, goûtées, senties s’accumulent, se transmutent en un tableau infra ordinaire ; c’est comme un terreau qui se prépare prêt à accueillir les graines que d’autres cisterciens viendront planter.
J’ai hâte mais je voudrais aussi retenir
L’instant
Tempête
Pet-de-loup
L’oulipo
Polisson
Songeuse
Eustache…

C'était Lemuel Microman votre envoyé très spécial en Cistercie depuis le PR (98;481)

Les dernières Choses de la boutique obscure d’Eustache


Hé !

Bravo Ovive et Castafiore !
Legoman parlait le Perec !
L’indice donné hier est un extrait de « La disparition » de Georges Perec

J’ai rencontré Legoman sur l’EuroVelo 6 (voir le lien) sur le tronçon cheminant le long du Doubs (la rivière départementale). C’est un cyclovoyageur admirateur d’un certain JB, un cisteur globe-trotter en provenance de la mer noire (en lien : son blog - si vous souhaitez faire sa connaissance et découvrir son incroyable voyage-).
Legoman pédale à la rencontre de son idole. Il est parti de Nantes, nous l’avons trouvé dans un état d’épuisement assez critique. En effet, vu le diamètre de ses roues, je n’ai pas besoin  d’épiloguer sur la longueur de son braquet. Enfin, son exploit mérite quand même un petit développement :
Si l’on considère que depuis Nantes, il a parcouru approximativement 700 Km avec un braquet de 10 cm cela fait pas moins de 7 000 000 de tours de pédalier soit 14 000 000 de coups de pédales !
Traduit à votre échelle cistercienne cela équivaut à un tour du monde ! Chapeau Legoman !!!
Au vu de sa fatigue, Eustache lui a proposé de déposer son petit vélo à guidon chromé au fond de la cour. Pour attendre son idole, elle lui a créé un endroit confortable situé au PR (98 ;496). Elle a pris soin de rédiger l’énigme dans sa langue, le Perec comme vous pourrez le constater !


Nous avons donc laissé Légoman  et avons continué notre chemin en direction de la capitale comtoise.

Avant de me déposer à mon nouveau point rencontre, Eustache voulait me montrer un pan méconnu de l'activité agricole passée de la ville, et elle a commencé par m'emmener à la vigne municipale.
Bon, ce n'est pas un grand domaine, juste un défi pour lutter contre l'oubli du passé.
Je ne pensais pas vivre là des sensations fortes... À peine entré dans la parcelle, je me suis senti happé et soulevé de terre par je ne sais quel bras tentaculaire ! Une belle frayeur sur le coup !


Mais j'ai rapidement perçu que cette surprenante éteinte était plutôt taquine et même empreinte d'une certaine douceur.
Douceur acidulée de tout cet environnement végétal dont j'ai profité longuement dans la belle lumière de cette fin d'été.






Puis Eustache m'a emmené sur la colline pour d'autres découvertes...
Elle m'a déposé sur un rocher où j'ai immédiatement eu la sensation étrange et plutôt désagréable d'être pris dans un piège... L’œil vissé à mon objectif, je n'avais pas vu ce filet un peu gluant dans lequel je me suis empêtré en descendant de mon promontoire ! (eh oui, le risque fait aussi partie de la vie de reporter !).




Heureusement, Eustache qui veillait m'a rassuré... l'artiste auteur de cette toile est exclusivement nocturne... Alors j'ai pu sans trop de crainte, apprécier la structure de l'étrange tissage de land-art.




Eh bien ! Voilà qu'Eustache m'a encore une fois montré ses photos ainsi j'ai pu prendre la mesure de mon horizon !






Juste derrière cette "caborde" de vigneron (c'est comme ça, m'a-t-elle dit, qu'ici on appelle ces cabanes de pierre sèche), nous avons continué l'ascension du coteau boisé jusqu'à un curieux escalier tortueux, et c'est là que j'ai réintégré ma capsule dans l'attente d'un prochain voyage...