samedi 10 novembre 2012

45 jours de captivité.



Hé,

Je croupis toujours dans ma capsule ! Je n’ai toujours pas réussi à libérer mon second bras, les liens sont trop serrés.  Je souffre le martyre, cependant j’essaie de garder espoir. J’espère qu’un cistercien parviendra à rassembler les pièces du puzzle qui mènent à ma ciste-prison.
J’emploie  une partie de mon temps à m’auto persuader que rien n’est perdu tant que je parviens à communiquer avec l’extérieur. Je me félicite chaque jour de ne pas avoir lésiné sur le coût de mon matériel informatique et photographique high-tech.
Heureusement, en effet, que mon BlaBlaBook (BB-Book) est équipé d’une batterie atomique. Aucun risque de panne !

La nuit et le froid tombent sur le parc du château, je me réchauffe à la lueur de mon écran. Dommage, que ce matériel ne produise aucune chaleur !

Ce soir, je ressens le besoin de revenir sur mes 45 jours de captivité. J’avais pourtant décidé d’attendre avant de me lancer dans ce récit éprouvant. Souhaitons que l’écriture apaise mes tourments.
J’ai réussi à démarrer mon logiciel de reconnaissance vocale, la saisie au clavier n’est donc plus un problème ! Je n’ai plus qu’à conter ma terrible aventure. Je la publierai demain, le 10/11/12 me semble être une bonne date!

45 jours de captivité: Rencontres

Le 17 septembre 2012, un cistercien au regard plein de mystère m’extirpa délicatement  de ma capsule. Tout d’abord, iI me proposa très aimablement  de réaliser un reportage dans un jardin extraordinaire. Quelle attention délicate me suis-je dit ; mon nouvel hôte est bien renseigné, il connaît ma passion pour la botanique.
Erod me mitraillait pendant que moi-même je photographiais les fleurs magnifiques dans lesquelles il me déposait. Prévenant, il veillait à choisir des plantes aux couleurs variées parfois exubérantes mais à la senteur toujours douce afin de ne pas m’incommoder. Il était souriant et bienveillant. Cependant, l’espace d’un instant, alors qu’il me plaçait au cœur d’une orchidée blanche, il me sembla percevoir une lueur étrange dans son regard. Sans tarder, Je  vis dans ses yeux, le mystère se muer inexorablement  en cruauté.  Jamais, je n’oublierai le frisson d'effroi qui remonta le long de mon échine lorsque je compris que sur moi, le piège se refermait.
Je fus violemment happé par une chose innommable.
Tout d’abord, je crus être prisonnier d’une fleur carnivore. Je m’enfonçais dans un univers chaud et visqueux où régnait une puanteur effroyable. Plongé dans l’obscurité, je percevais cependant par intermittence des éclats de lumière. Ainsi, je vis se dresser devant moi un roc blanc autour duquel je parvins à accrocher la sangle de mon appareil photo avant de perdre connaissance.
Un torrent de lave moussante me réveilla. Je suffoquai et pensai ma dernière heure arrivée quand soudain le piège s’ouvrit et se referma tout aussi vite sur ce qui me sembla être une croute de fromage ! Je me sentis alors fortement aspiré vers l’arrière mais j’étais toujours bien arrimé par la sangle de mon appareil photo et je parvins à résister à cette folle attraction. Puis, de terribles secousses rythmées par un bruit assourdissant me projetèrent vers le haut. A plusieurs reprises, je vins m’écraser sur une substance chaude et élastique qui heureusement amortissait ma chute.
Enfin, un calme relatif s’installa. Je décidai de profiter de cette accalmie pour ramper jusqu’à ce qui me semblait être la sortie. Ce fut alors que dans un épouvantable couinement, l’espèce de tapis sur lequel je progressais se déroula et me projeta vers l’extérieur du piège. Suspendu une fraction de seconde dans le vide, j’eus le temps de comprendre ce qui m’arrivait et de pousser un hurlement de terreur avant d’être à nouveau projeté dans ce gouffre fétide.
Je me mis à trembler. Le roc blanc auquel j’étais solidement amarré était une canine bien plus grande que moi. Je ne devais pas céder à la panique, la bête était visiblement sur le point de s’endormir. Il me fallait résister au va et vient régulier de son souffle chaud et échafauder au plus vite un plan d’évasion.
Je devais dénouer ma sangle et me hisser au plus près de la dent. Avec mes pieds, je parvins à repousser le bourrelet de chair et à entrouvrir les babines de l’animal.

Ce fut dans ce paysage de fin du monde que soudainement elle apparut. Je crus tout d’abord à une hallucination. Une telle situation n’était pas concevable. Pourtant, une femme se tenait à quelques centimètres de moi.







Prudemment, elle s’approcha et posa un doigt sur sa bouche pour m’inciter à garder le silence. Elle me tendit la main et me conduisit sur le chemin de crête vertigineux que nous  suivîmes jusqu’à la commissure des lèvres de l’animal. Puis, nous nous agrippâmes à sa fourrure et glissâmes le long de ses poils jusqu’au sol.







C’est ainsi que Lisbeth Little entra dans ma vie.



C’était Lemuel Microman, votre envoyé très spécial en Cistercie, toujours ligoté dans sa capsule !


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